Lorsque Ed. Bach rencontre « Mimulus » (5)

Une troisième plante probablement découverte en1930 marque la transition entre la méthode de préparation homéopathique qu’utilisa dans un premier temps Ed. Bach (mortier, trituration, dilution, succussion) et la méthode de solarisation. Là encore la Mimule tachetée encore appelée en France Muscade (Mimulus guttatus) est une plante des sols humides et marécageux, avec ce détail supplémentaire que, cette fois, le végétal vit les pieds et même parfois le corps immergés dans l’eau, que son habitat se trouve légèrement à distance du tumulte d’une eau courante, vive et cristalline (conditions assez rares aujourd’hui).

Autrefois, lorsque les nitrates et autres polluants n’étaient pas la règle, on la trouvait dans les biefs des moulins. Ed. Bach, la trouva probablement au pied du pont de la rivière Usk, toujours à Crickhowell dans le sud est du pays de Galle. Aujourd’hui, on peut encore la voire sur certains sites, lorsque l’eau dégouline, dans des cuvettes peu profondes, légèrement en aval de cascades, mais toujours soumise à l’écoulement et aux remous.

Vous avez dit résonances ? Des remous bruyants, et en même temps une eau pure… La plante résiste aux courants, mais arrive à se mettre relativement à l’abri… On devine déjà des similitudes entre Mimulus et l’humain, du moins dans une certaine prédisposition nerveuse au calme, au retrait… Avec ses fleurs jaune vif (couleur de l’espace lucide de la pensée) tachetées de pois rouges si remarquables, des fleurs à la fois fragiles et délicates (ne supportant pas la pollution), n’y aurait-il pas l’indication d’une hypersensibilité aux stimulis les plus rudes qui amènerait plante comme humain à chercher à se mettre à l’écart des atmosphères extrêmes où elle s’expose.

Peurs du bruit, de parler, de la foule ? La plante qui brave le risque de surmonter certains défis n’est-elle pas en train de flécher sa capacité à aider ceux d’entre nous, qui, confrontés à certaines appréhensions, doivent faire  courageusement face à leurs peurs (peur du bruit, peur de la foule, peur de parler…) ? Ballotée par le courant, la plante quasi immergée affronte donc le danger d’être emportée, que ses tiges se trouvent brisées, que ses fleurs s’abîment… Quelle résistance ! Comment arrive-t-elle à se cramponner ? Certainement par de petites racines qui poussent à chaque entre nœud et permettent à chaque tronçon de plante, une fois détaché et emporté par une crue de reprendre ancrage entre deux pierres, de s’agripper dans la boue…

La cosse à graine de la Mimule entoure les graines de ses sépales pour les protéger de l’humidité mais plus tard les jettera pourtant à l’eau, une fois ces graines mûres, avec beaucoup d’insouciance.

Les gens de type « mimulus » apprennent donc à survivre dans un débordement de sentiments, et se montrent à la fois délicats et déterminés. Ils sont certes timides, mais ils ont aussi la capacité d’avancer courageusement et à plonger en retenant leur souffle dans cette eau et ce courant qui pourtant mettent à mal leurs réserves nerveuses. C’est le souffle de l’esprit qui seul nous permet d’évaluer avec lucidité le danger de la situation, ce qui nous fait peur et de libérer assez de courage pour l’affronter de manière créative.