Comment le guérisseur authentique voit-il les choses ? (2)

D’abord il accepte d’emblée l’existence d’un principe immatériel et réhabilite la valeur du raisonnement métaphysique. Il ne cherche pas à séparer comme la dichotomie scientifique classique tend à le faire avec cette représentation caricaturale esprit = religion / science = matière, mais plutôt à unifier des principes réputés inconciliables. Ce n’est donc au départ qu’une question d’attitude et d’éthique : oui, on peut apprendre sans école, sans postulat de départ et sans préjugées avec humilité et simplicité.

  • Le guérisseur observe la maladie et le mal être avec un regard différent car il sait intuitivement que tout n’est pas observable selon les seuls critères de l’objectivité scientifique. Il accepte donc de se dégager de la seule observation des symptômes.
  • Pour lui, la santé n’est pas seulement l’absence de maladie mais avant tout le reflet d’un équilibre corps-âme-esprit qui amène bien-être et créativité.
  • son approche intuitive et généreuse invite à ouvrir sa conscience et son cœur. Il sait que de cette manière il pourra découvrir des réalités plus sensibles, d’un ordre supérieur. Il apprend donc à expérimenter et à observer sans chercher à tout ramener sur un plan de compréhension strictement mental, intellectuel, privilégiant le visible au subtil.

  • il s’intéresse plus aux malades qu’aux maladies elles-mêmes. Cela requiert des qualités humaines et une certaine fidélité à des valeurs morales élevées.
  • il s’applique à lui même les enseignements tirés de ses observations et de ses découvertes pour être à égalité avec les gens qu’il soigne.

  • il a observé que batailler contre un mal ne fait que le renforcer et qu’il vaut mieux développer des qualités vertueuses pour infléchir les états d’âmes discordants menant à la maladie plutôt que d’utiliser un arsenal guerrier et répressif visant à l’éradiquer.Il s’applique à conseiller des pistes les plus naturelles et les moins invasives possibles et sa pratique suit cette philosophie. À ce titre, il invite chacun à être le plus en phase possible avec la nature car il sait que cette dernière nous offre à travers son immense potentiel d’intelligence et de sagesse les clés de notre plein accomplissement. Il sait notamment que c’est par l’observation et la compréhension de la nature que l’homme arrivera à se dégager tant de ses souffrances physiques que psychiques ou morales.

  • il sait qu’il faut un certain courage pour regarder en soi ce qui doit être transformé et devenir adulte.
  • Il sait que toute maladie est la conséquence d’un conflit, d’une disharmonie entre le plan de l’âme et celui de l’esprit. Lorsqu’une émotion négative envahis notre psychisme, elle s’enracine, se développe et occasionne des comportements qui vont à l’encontre des lois d’équilibre de l’Univers. Notre âme se trouve séparée de sa source, alors que son programme l’invite sans cesse à la rejoindre. Au plus loin des vertus qu’elle n’arrive plus à réintégrer, l’âme qui se dissocie passe le relais aux corps physique. Cette rupture est à l’origine de la somatisation qui se traduit par une perturbation du cours de l’homéostasie. C’est ainsi que la maladie survient.
  • Il sait que la maladie est un « correctif dont se sert son âme pour lui indiquer ses défauts (cit E. Bach). La guérison ne peut donc intervenir que s’il y a changement de perspective. Elle s’inscrit dans un projet de transformation. La satisfaction outrancière de nos besoins matériels, notre arrogance, notre fierté, notre orgueil, notre ignorance, notre instabilité, nos doutes, notre besoin de dominer, d’entrer en compétition nous mène individuellement et collectivement dans l’impasse.
  • il invite chacun à devenir lui-même, authentique, à sortir du troupeau de moutons pour devenir un lion (cit. E. Bach). E. Bach qui était lui-même guérisseur authentique disait  « Tout ce que nous avons à faire, c’est de préserver notre identité, vivre notre propre vie, être le capitaine de notre propre bateau, et tout ira bien ». Le guérisseur authentique conduit donc chacun à développer les qualités qui lui sont propres et à devenir responsable de la mission qui lui a été confiée en venant au monde. Il transmet le goût de devenir autonome et artisan de sa propre guérison.

  • il sait que guérir impose d’aimer la vie, de trouver une joie réelle à la traverser, à la rencontrer qui lui donne un sens, loin de toutes les compensations automatiques, transitoires et illusoires et tous les plaisirs soutenus par l’ennui, entretenus par le désir de posséder. Toutes les opportunités d’observer les lois de la création harmonisent notre âme au diapason de la Grande Unité. Être curieux de nos semblables, ouvrir son cœur, avoir envie d’apprendre, chasse l’ennui et le désir de posséder…

Gilles FABRE