C’est un Être qui choisit d’être simple témoin vivant. Il cherche le plus souvent à se faire oublier face à son client car il sait que c’est la meilleure manière de conduire l’énergie qui transite entre ses mains. Il n’a rien besoin de faire et n’attend rien d’autre que de se laisser guider car il sait que c’est avec sa seule écoute, sa seule qualité de présence qu’il aidera le mieux la personne malade à retrouver son chemin perdu. Il n’est donc ni la source de la guérison, ni faiseur de miracles, mais simplement un pont, un médiateur qui en se laissant traverser par le flux de son ressenti contribue à ce que la personne qui a mis des obstacles entre elle-même et le Tout rétablisse la communication interrompue avec sa Source. Le guérisseur authentique conduit donc le souffle de l’Esprit car la guérison est comme une respiration : il se fond dans son inspiration, la laisse s’écouler à travers lui, se laisse agir par elle pour parler en son nom.
Lorsque l’énergie curative commence à circuler dans son corps, dans ses mains, il sait que le processus de guérison se met en place. Il voit alors ses mains se placer sur des zones spécifiques du corps de la personne, et devient le résonateur qui permet à la personne de rétablir une meilleure osmose avec sa source. Si il se sent appelé par l’esprit du chamanisme, le guérisseur qui communique avec les plantes, les symboles ou ses instruments de pouvoir personnifiés (tambour, didgeridoos, hochets etc) laisse ses outils opérer. C’est alors leur langage associé à sa pratique qui conduit l’énergie de guérison. Au final, la pratique du guérisseur authentique est comme une prière et ses «pouvoirs» sont en fait les pouvoirs de l’esprit Divin. Autrement dit, la seul guérison qui soit est spirituelle : elle rétablit le lien de la personne avec la Grande Unité (la Nature) et lui redonne confiance pour accéder à son propre pouvoir intérieur. La méthode de Santé du guérisseur est donc celle d’un pédagogue, d’un éducateur qui conduit les gens à reprendre les commandes de leur propre équipage.
Gilles FABRE